quinta-feira, 6 de novembro de 2008

Dans un article paru en 1967 dans Les Cahiers du cinéma, intitulé « Moins par moins égale plus », Serge Daney abordait Le Départ (tourné à Bruxelles) point par point : « 1) De quel prix serait la dérision si elle ne s'accompagnait pas d'un art au moins égal à rendre les choses « plausibles » ? (…). 2) Ce qui est très fort dans cette histoire, c'est qu'à aucun moment on n'envisage cette fin alors qu'en toute logique, c'est la seule possible(…). 3) Les personnages de Skolimowski sont d'autant plus obstinés, liés à une idée fixe, que le monde ne cesse de se dérober à leur contact (…). 4) Le goût de Skolimowski pour les farces, les gags, est sans doute polonais, certainement une survivance potache, à coup sûr une chose grave. (…) Le rêve et la réalité se livrent à un échange de bons procédés au terme duquel ils se ressemblent beaucoup (…). 5) Voilà le domaine de Skolimowski : convaincre en même temps du caractère évident et arbitraire du cinéma. (…) Skolimowski est l'homme qui dit : voilà un personnage, si je le filme de loin, c'est de la comédie musicale, de plus près c'est du mélodrame, d'encore plus près c'est du cinéma-vérité ». Si on remplace comédie musicale par expressionnisme formel, mélodrame par chronique naturaliste, cinéma-vérité par académisme, on est en 2008.

« Tout est vrai. Que chacun choisisse ce qui lui convient. Moi, je choisis tout » (Skolimowski selon Daney).

Pascale Bodet

1 comentário:

bruno andrade disse...

http://signododragao.blogspot.com/2008/05/moins-par-moins-gale-plus.html

Ainda um guia-prático do anti-academicismo.